Les Renault-Scemia, ces méconnus

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Patrice Roussiale
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Re: Les Renault-Scemia, ces méconnus

Message par Patrice Roussiale »

Bien vu pour la comparaison avec les freins de la Deuch.
Merci Patrick !
Les deux hexagones en bleu correspondent aux deux écrous à gauche de la photo et la came est commandée par la tringle à droite.
Une autre vue tirée du "Broncard" concernant l'automotrice NK.
Petite appartée : deux autres types d'automotrices ont été co-fabriquées par Renault et Scièma : les deux NF du Doubs et de l'Yonne et la NK des Côtes du Nord. Je dis co-fabriquées, car tous ces engins (NF, NK et RS) qui ont une caisse fabriquée par la Scièma ont également les même systèmes de freinage fabriqué par Renault, avec le châssis.
NK-Bogie-B.jpg
En suite une vue numérisée d'un des plans "Artur"
ATTENTION : ce plan n'est pas exact.
Non seulement des pièces manquent comme les jumelles de tenue des ressorts à lames, où sont mal placées, comme les attaches du "Banjo" sur le moyeu fixe !
Ah oui, quand même.
Comme quoi TOUJOURS se méfier des plans d'ensembles destinés à préciser certaines dispositions et ne sont pas forcément la reproduction exacte ou complète ...
Sur un autre plan, les attaches sont placées conformément aux photos. Mais je n'ai pas pu le numériser correctement.
Plan-58319-b.jpg
Plan-58319-b.jpg (201.05 Kio) Vu 198 fois
Où :
A = Moyeu fixe. Le tambour est obligatoirement sur la roue. :)
B = Bielle de maintient en rotation ("Banjo")
C = Attache du "Banjo" sur le châssis (silent-bloc ?)
D = Tringle de commande du frein
E = Axes d’articulation des segments (les hexagones bleus du schéma de notre Lapin)
F = commande de la came de freinage via la tringlerie D (losange jaune).

En aucun cas le "Banjo" n'est de traviole. son axe correspond exactement à l'axe (fictif !) qui relie le point d'attache sur le châssis avec l'axe de la roue (essieu en réalité).
Quelques exemples. L'inclinaison des "Banjos" des RS est de 5°.
Sur les autres automotrices, les points d'attache sont plus bas que sur les RS et alignés avec les axes des essieux.
LU-Frein-G1.JPG
NF-Frein-G1.JPG
NF-Frein-G1.JPG (43.35 Kio) Vu 198 fois
Plan-56882-Freins-B1.JPG
Plan-56882-Freins-B1.JPG (42.39 Kio) Vu 198 fois
Pour l'intérieur, ben ... c'est "un peu" obscure ! ;)
Cordialement.
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Re: Les Renault-Scemia, ces méconnus

Message par tyrphon »

Comment, obscur ? C'est pourtant clair ! ;D ;D ;D

"Des ressorts à lames, liés au carter d’essieu d’une part, et à un ressort à boudin fixé à des lames transversales jouant le rôle de jumelles élastiques d’autre part, constituaient la suspension. Cette disposition permettait aux essieux de converger légèrement, atténuant ainsi les réactions dues la courbure des rails".

Ah, les jumelles élastiques...
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Re: Les Renault-Scemia, ces méconnus

Message par tyrphon »

En attendant les résultats des recherches techniques de nos experts, je continue avec le panorama des divers "looks" de nos RS.

D'abord une nouvelle photo, découverte récemment, d' une RS1 d'Eure-et-Loir, qui est sans aucun doute l'ex N°1 des CGB.
EL_RS_1.jpg
EL_RS_1.jpg (53.19 Kio) Vu 161 fois
source inconnue

Et maintenant, abordons celles qui avaient des portières d'accès simples.

Passons donc aux lignes du Pas de Calais de la Compagnie Générale des Voies Ferrées d’Intérêt Local (CGL), popularisées notamment par le livre de notre Membre d’Honneur Claude Wagner « Les petits trains de ch’Nord ». Ce réseau était composé en fait des lignes de deux compagnies, Anvin Calais (AC) d'une part et Aire à Fruges et Rimeux Gournay à Berck (AFRB) d'autre part. la CGL était devenue la nouvelle raison sociale de l’AC à partir de 1919, et l'exploitation des lignes de l'autre compagnie lui avait été confiée. Ce réseau survécut jusqu’en 1954-55.
La CGL se lança très tôt dans l’emploi des automotrices, en commandant d’abord deux RS pour les navettes de l’antenne Ardres – Pont-d’Ardres.
Encouragée par cette expérience, la CGL se lança ensuite dans la fabrication d’automotrices, puis de locotracteurs, dans ses ateliers de Lumbres… mais ceci est une autre histoire, et revenons à nos RS.
La première, livrée en 1923, était une RS1 et la deuxième, livrée en 1924, une RS2.
Nous possédons deux photos de la n°1.
10 - pdc 1 b.jpg
10 - pdc 1 b.jpg (70.55 Kio) Vu 169 fois
source Le Cabri
10 - pdc 1 a(2).jpg
source oubliée

Vincent Lepais a dessiné un très beau plan de cet engin, publié dans le livre de C.Wagner. Je m’abstiens de le publier sur ce forum par respect pour le travail de l’auteur, mais il pourra être utile pour un éventuel modèle réduit.

En 1934-35 la CGL, ayant acquis l’expérience de la construction d’automotrices Diesel à deux essieux, reconstruisit les deux RS en automotrices Diesel, renumérotées PdC 1 et CGL 101 (signe du fait que la première appartenait au département et la seconde à la CGL ?).
10 - pdc 101 b.jpg
source C.Wagner
Voir aussi sa photo de profil a début de la page 1.

Franchement, on ne voit plus ce que ces automotrices avaient en commun avec les RS d’origine.
Moteur Diesel avec radiateur, châssis allongé, caisse nouvelle, un seul poste de conduite, essieux apparemment montés sous le châssis avec des plaques de garde classiques, et même empattement augmenté si on en croit le plan sommaire d'origine CGL publié dans le Wagner… ça sent l’entourloupe très pratiquée à l’époque pour maquiller des constructions neuves en simples transformations !
10 - pdc 101 a.jpg
source C.Wagner

La CGL 101 dura, semble-t-il, jusqu’à la fin du réseau, en complément des Billard A80D et A 150D récupérés par la CGL, ainsi qu’en témoignent de nombreuses photos postérieures à la guerre.
Compte tenu de sa constitution qui ne doit plus rien à Renault, ni même à Scemia, je me limite là dans l’étude de cet engin, du moins pour l'instant !
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Re: Les Renault-Scemia, ces méconnus

Message par tyrphon »

Passons maintenant à la ligne Lens - Frévent (PdC), des Chemins de Fer Économiques du Nord.
En 1924, la compagnie mit en service deux RS2 pour assurer les nombreuses navettes suburbaines Lens -Bully et Lens - Lievin. Ces automotrices furent suivies ultérieurement par deux RS2 rachetées aux CBR (déjà présentées au début de ce fil), avec la contribution financière des compagnies minières de Liévin et Lens. Ces navettes ferroviaires durèrent jusqu'à fin 1947, la ligne fermant totalement en 1948.

Voici une photo d'une RS2 d'origine.
11 - Autorail_CEN_ligne_Lens_Frévent_gare_de_Lens.jpg


et une autre plus récente, certainement après guerre, devant la gare de Lens-Nord.
11  - lens-rs2.jpg
Le Cabri

On voit que la portière avant du compartiment voyageurs, s'ouvrant vers l'extérieur, ne devait guère être utilisée (pas de marchepieds, pas de poignée) et que, par contre, la porte arrière était munie de marches et s'ouvrait vers l'intérieur, bien qu'on ne voie pas s'il y avait même une porte !
En tout cas, une disposition différente de celle des CGL PdC, certainement mieux adaptée au trafic de banlieue.
De plus, sur la vue la plus récente, on voit des "crevés" sur la face avant de la cabine, probablement destinés à améliorer la ventilation du moteur.
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Re: Les Renault-Scemia, ces méconnus

Message par tyrphon »

Il reste encore une RS à deux portes simples dont on connait au moins une photo, la ZZ1 du Blanc- Argent (BA), livrée en 1924 et du type RS4.
Le moins qu'on puisse dire est qu'on ne sait pas grand chose de sa carrière, qui n'a dû être ni longue, ni brillante !

Ayant déjà posté l'unique photo connue en page précédente j'en remet ici un agrandissement :
12_LucayLeMale06bis Coll_OS.jpg
12_LucayLeMale06bis Coll_OS.jpg (93.49 Kio) Vu 123 fois
Bernard a publié un plan correspondant plus ou moins à cet engin, bien que les fenêtres latérales des cabines soient différentes :
12 - RS2_Red ba.jpg
12 - RS2_Red ba.jpg (90.53 Kio) Vu 123 fois
En tout cas, rien de standard sur ces RS à deux portières simples ! Largeur et dispositon des portes et fenêtres varient d'un exemplaire à l'autre !

Il va nous rester à examiner les RS du Tarn, avec leur double porte unique, et les RS du Cambrésis transformées en engins de dépannage, et ce sera tout, sauf photo tirée d'un chapeau !.
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Re: Les Renault-Scemia, ces méconnus

Message par tyrphon »

Passons maintenant aux Chemins de Fer Départementaux du Tarn, chers à Michel Viers.
Ils se composaient de deux groupes séparés, desservant l’Est du département :
- Deux lignes partant d’Albi, vers Alban et Valence d’Albigeois,
- Une ligne Castres – Murat avec embranchement vers Brassac.
Le groupe d’Albi, ouvert en 1906-1910, était un cf départemental classique, avec voies souvent en accotement des routes. Le groupe de Castres, terminé six ans plus tard, possédait par contre les caractéristiques d’un chemin de fer de montagne. Le Groupe d’Albi allait fermer dès 1939, tandis que celui de Castres allait survivre jusqu’en 1962, après avoir vu son exploitation confiée à la SACFS, célèbre plus tard par son exploitation des cf corses.

Comme pour de nombreuses autres compagnies, la première incursion dans la traction « moderne » fut la mise en service en 1924/1926 de deux RS1 destinées au groupe d’Albi et d’une RS4 pour celui de Castres. Je ne sais pas combien de temps dura leur service, mais d’autres automotrices Diesel SCF, mises en service à partir de 1934, les supplantèrent probablement. Une des RS1 fut cédée aux Voies Ferrées Départementales du Midi comme voiture de tournée sur les lignes électrifiées de Castres à Toulouse et à Revel.

Comme d’habitude, seule la première RS1 qui fut abondamment photographiée.
13 - tarn-1.jpg
13 - tarn 2.jpg
Sa particularité était d’avoir une seule porte double au lieu de deux, et un nombre et des dimensions de fenêtres différents de celui du « plan type ». Le toit semblait aussi plus plat.

Michel Viers avait édité une planche de profils du matériel du Tarn, sur laquelle figurait cette RS1. Il en avait aussi réalisé un modèle en HOm.
13 - cfdt-rs1-1.jpg
13 - cfdt-rs1-1.jpg (83.36 Kio) Vu 44 fois
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